« Ma pratique artistique est une réelle ouverture sur le monde environnant.
Elle vient questionner la ligne, le geste, la trace, l’empreinte indissociablement liés au sens profond, au message, à la substance que l’image diffuse. C’est en effet d’une recherche constante sur l’impact de l’image dans la société que mes expériences picturales se nourrissent. À travers des questionnements sur le positionnement du corps, ses mutations, ses déséquilibres, ses failles, ses forces, ses capacités de transformation, je cherche à faire miroir de nos pulsions de vie et de mort communes. C’est autant une recherche identitaire qu’un regard sur les comportements humains. Etudier les ouvertures au monde à travers le corps m’a menée à questionner notre rapport au sol, à la nourriture, au cosmos, à l’autre, ainsi, et avant tout, à notre conscience.
La technique de la gravure est un combat de l’outil contre la matrice, une violence que l’image garde en elle, une force dont elle s’imprègne. C’est par ce moyen que j’ai pu trouver une forme de langage convenant à la puissance souhaitée dans l’image. Fendre, percer, lacérer, danser violemment sur le support, abîmer, creuser, laisser une trace, prendre une empreinte, glisser, déraper, gratter. La résistance du support est une lutte transposée dans la vie.
L’étude des symboles, des croyances populaires, des rituels antiques, m’amène depuis peu à travailler sur le terrain : par la prise d’empreintes directes par frottage, par l’empreinte du corps lui-même laissé dans un espace choisi, par l’étude architecturale lors de l’installation de mon travail. Mon intention aujourd’hui est de pouvoir utiliser l’espace d’accrochage comme espace de création, comme surface à composer, en allant chercher la marge, l’angle, la limite afin de faire écho aux traces significatives de mes images. »

Renaissance / empreinte et frottage / 140 x 180 cm / 2012

Renaissance